Jésus
https://en.m.wikipedia.org/wiki/Gospel_of_the_Hebrews
https://en.wikipedia.org//wiki/Toledot_Yeshu
Les juifs reconnaissent que Jésus fait des miracles , ressucite des morts au nom de D.ieu mais n'arrivent pas le reconnaître comme le machiah.
Ils lui reprochent d'être un bâtard c'est à dire un enfant sans père ou de père illégitime ( non l'epoux de sa mère) et de faire de la magie ( pourtant des actes de bien et au nom de D.ieu ).
https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/armand-abecassis-qui-etait-jesus-pour-les-juifs-20191129
Armand Abécassis: Qui était Jésus pour les juifs? Par Marguerite Richelme
La Cène, Philippe de Champaigne (1602-1647) Bridgeman Images/RDA/Bridgeman Images FIGAROVOX/ENTRETIEN - Qui était Jésus avant de devenir le Christ? Armand Abécassis explore, dans une étude inédite, le rapport de Jésus à la religion juive. Le philosophe et exégète plaide pour une meilleure compréhension mutuelle entre les deux religions.
Philosophe et exégète du judaïsme, Armand Abécassis vient de publier Jésus avant le Christ (Presses de la Renaissance, 2019).
FIGAROVOX-. Vous proposez une relecture originale des évangiles en montrant que Jésus fut un réformateur des mœurs juives mais ne voulait pas fonder une autre religion. Partant de ce constat, quelles sont les raisons de la division entre judaïsme et christianisme?
Armand ABÉCASSIS-. Les deux, judaïsme et christianisme, ont œuvré à cette division, le christianisme il est vrai plus que le judaïsme. Pour la commodité on distinguera deux périodes.
La première est celle de la constitution de la théologie chrétienne aux premiers siècles de l’ère courante. Les dogmes constitués éloignaient les chrétiens des juifs alors qu’à l’origine à l’image de Jésus, Pierre ou Jacques et ceux qu’on appelle les Judéo-chrétiens restaient fidèles aux rites juifs. Mais de leurs côtés les rabbins ne les acceptaient pas et cherchaient constamment à se distinguer des chrétiens.
La seconde période est celle du Moyen Âge et de l’antijudaïsme violent de l’Église théologique et sociologique dont les juifs ont eu à souffrir. Ils furent alors brûlés, expulsés et convertis de force. L’Europe se vida de ses juifs.
Votre livre nous éclaire sur la vie de Jésus avant qu’il ne soit le Christ. Dans quel contexte culturel vit-il? Quel est le monde de Jésus?
Le temps de Jésus était un temps où les interprétations de la Bible étaient multiples et se distinguaient par leurs options spirituelles et politiques.
Le Judaïsme se cherchait dans ces différents visages de la foi. Les Sadducéens tenaient le Temple et se résignaient à l’occupation romaine. Ils refusaient l’interprétation et l’idée d’immortalité. Les Pharisiens se distinguaient par leur audace interprétative et souvent par leur diplomatie qui les poussaient à dialoguer avec les Romains. Les Esséniens condamnaient les Prêtres et constituaient les communautés considérées comme la véritable Israël. Leur rite principal était le baptême. Il y avait aussi les Zélotes qui ne reculaient pas devant la violence pour libérer leur pays. Il y avait ceux qui prenaient la tête d’un groupe pour défier les Romains par les armes. Il y avait aussi les Baptistes autour de Jean et Jésus avec ses disciples. En d’autres termes, le judaïsme se cherchait dans ces différents visages de la foi.
.Jésus était né juif, d’une mère juive, était fidèle à la Loi, était appelé rabbin, il célèbre Pessah lors du dernier repas. La judéité du Christ a-t-elle été oubliée?
Elle l’a été systématiquement oubliée dans l’histoire de l’Église. Les chrétiens répétaient que «Nul ne va au Père si ce n’est par le Fils». Mais dans toutes les prières et dans toutes les messes, on ne parle que de Jésus le Seigneur. Le Père n’y a pas autant de place que le Fils.
Jésus n’a jamais lu et reçu que la Torah. D’autre part comme je l’écris dans mon livre les évangiles confondent immédiatement Jésus et le Christ, fils de Dieu dès le ventre de sa mère. C’est pourquoi, Jésus le juif religieux, né juif et observant les rites tout au long de sa vie fut christianisé par les théologiens de l’Église. Jésus n’a jamais lu et reçu que la Torah ; il priait dans la synagogue et il y prenait la parole pour interpréter le texte biblique le chabbat. Quand il citait l’Écriture sainte il s’agissait du Pentateuque, des livres prophétiques et des Psaumes comme tous ses coreligionnaires. Il enseignait qu’il était venu pour les brebis égarées, c’est-à-dire pour ses contemporains juifs infidèles à leur alliance avec Dieu. Les Païens ne faisaient pas partie du «troupeau». N’oublions pas que le Nouveau Testament ne fut constitué qu’au cours du IIe siècle à partir de plusieurs évangiles.
Je précise et je répète qu’il ne s’agit pas de décider quelle religion est vraie, je montre simplement que le judaïsme et le christianisme sont des interprétations différentes de la même Torah. Je ne peux oublier que le christianisme a moralisé et spiritualisé des milliards de païens depuis 2000 ans.
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Puisque vous montrez que Jésus est un personnage très intégré dans la vie de la communauté, dans l’histoire du judaïsme et même dans les lignées généalogiques, pourquoi les juifs n’ont pas vu en lui le Messie?
Il était parfaitement intégré dans la vie de sa communauté mais comme les maîtres de son époque, il était insatisfait de l’esprit et de certaines pratiques de beaucoup de ses coreligionnaires. Il avait raison de les critiquer parfois sévèrement comme l’ont fait les prophètes avant lui. Il se présentait comme un réformateur. La question se pose alors de savoir si les voies qui conduisent au progrès moral et spirituel de l’individu sont identiques à celles d’une société et d’un peuple. Il est évident que la morale est plus facile à intégrer par l’individu que par la société. L’idée de messie est celle d’une personne qui transforme non seulement l’individu mais la société aussi. Dans la tradition juive l’idée messianique peut être portée, par un groupe et même par un peuple comme l’écrivent les prophètes pour le peuple d’Israël qu’ils encouragent activement à assumer cette responsabilité.
Il y a donc dans le judaïsme une messianité qui court à travers l’histoire et qui ne peut jamais être conçue comme ultime et définitive. Les rabbins parlent même de temps messianiques qui font référence à des temps où tous les citoyens prennent en charge les valeurs morales pour améliorer leur société. On arrive ainsi à distinguer le messie universel et les messies qui sont à l’origine des mutations sociales dans chaque génération. En ce sens la libération qu’apporte un messie est de nature politique autant que spirituelle. Chaque peuple doit être reconnu dans son indépendance sur son territoire et dans sa culture particulière. C’est pourquoi les juifs du temps de Jésus attendaient un messie qui les libère des Romains et les ramène à la fidélité à Dieu. Il y a donc dans le judaïsme une messianité qui court à travers l’histoire et qui ne peut jamais être conçue comme ultime et définitive. On peut donc dire que le christianisme est un messianisme et que le judaïsme ne connaît que des messianités, dans l’espace et dans le temps.
Vous rapprochez l’Ancien Testament et le Nouveau, vous croisez les Béatitudes avec les enseignements juifs. L’exégèse des textes sacrés permet-elle d’aborder le dialogue interreligieux d’une nouvelle façon?
Les Béatitudes ne contiennent aucun dogme ou mystère chrétien. Elles se présentent comme un enseignement purement rabbinique. Je montre dans le livre que toutes les vertus qu’elles énoncent avaient été déjà enseignées par les prédécesseurs de Jésus, par les maîtres contemporains comme Hillel ou des maîtres qui ont suivi. Je fais l’expérience quotidienne que l’étude commune des textes sacrés par les juifs et les chrétiens est le seul fondement d’un dialogue interreligieux authentique et fraternel.
Une nouvelle histoire a commencé entre l’Église et la Synagogue pour les chrétiens et les Juifs qui sont conscients que Dieu a besoin d’eux ensemble. L’établissement du dialogue entre l’Église et la Synagogue est urgent et nécessaire au monde, pourvu seulement que chrétiens et juifs acceptent, dans la fraternité, les conditions difficiles qui le rendent possible et l’authentifient. Deux mille ans d’histoire de l’Église sont à réexaminer pour soumettre à l’examen la conduite des chrétiens, positive ou négative, à l’égard des juifs. Est-ce que certains principes théologiques de l’Église ne contiennent pas, explicitement ou implicitement, de l’antijudaïsme? En retour, il faut aider les juifs à se débarrasser de leurs préjugés à l’égard des chrétiens et de leur ignorance du christianisme. Une nouvelle histoire a commencé entre l’Église et la Synagogue pour les chrétiens et les juifs qui sont conscients que Dieu a besoin d’eux ensemble. C’est un modèle de dialogue et peut-être le modèle par excellence, que les juifs et les chrétiens doivent donner en exemple aux nations.
Ce dialogue doit se fonder sur le respect réciproque tout d’abord. Que Jésus soit Christ, cela ne gêne en aucune façon le judaïsme. Le refus juif de Jésus le Christ, «Fils de Dieu» ne signifie nullement que nous invalidons la religion chrétienne. Le christianisme a construit l’Europe et lui a donné ses principales valeurs! Le christianisme est en continuité avec le judaïsme. Il n’y a qu’à lire les Évangiles pour s’en convaincre. Le seul principe qui sépare les deux religions est la christologie: l’idée que la Parole de Dieu s’incarne en Jésus, alors qu’on enseigne aux juifs dès l’enfance qu’on ne peut pas incarner la Parole de Dieu telle que Dieu l’a donnée, mais qu’il faut l’interpréter pour l’humaniser. Elle reste une visée jamais atteinte autrement que par son interprétation pour la rendre humaine en chaque lieu et en chaque temps. Pour que le dialogue soit fondé, le chrétien doit comprendre que Dieu a besoin de lui et du juif parce qu’aucun des deux ne peut assumer la fonction de l’autre. Le premier devoir du chrétien, en tant que tel, est sa lutte contre l’antijudaïsme. Le devoir est fait aussi aux juifs, dans leurs propres communautés, de ne pas laisser dire n’importe quoi sur le christianisme, monothéisme qui trace aussi la voie au messie comme l’écrivent des rabbins au Moyen Âge. Grâce à des études et des séminaires en commun autour des textes sacrés et sur des thèmes choisis, ils peuvent prendre connaissance de la profondeur de leurs Écritures Saintes respectives, découvrir leur solidarité, leur complémentarité et finir par se respecter inconditionnellement.
Enfin, les chrétiens doivent comprendre que pour le judaïsme , le retour d’Israël sur sa terre fait partie de la spiritualité juive. Examiner le passé, voir ce qui a été accompli et ce qui reste à faire, analyser les dérives et les déviations et essayer ensemble d‘y remédier, chacun dans sa communauté, voir aussi les convergences sans peur, tel est l’objet des rencontres entre les juifs et les chrétiens.
Sujet Judaïsme S'ABONNER 242 109 109 commentaires Photini Mitrou
le 20/04/2022 à 21:07
“… judaïsme et christianisme, ont œuvré à cette division, le christianisme il est vrai plus que le judaïsme.” dit Abecassis. Ce n'est pas certain si on fait de la chronologie. La religion du Christ est née dans un monde juif de langue grecque. Les apôtres, et les premiers “chrétiens”, étaient tous juifs avant l'arrivée d'adeptes non-juifs. La discorde remonte à l'Assemblée de Jérusalem, en 5, où s'était posé la question alimentaire, les juifs demandant à manger séparément des non-juifs. La réponse de Paul avait été “non”. On devait manger ensemble. Alors les juifs ont quitté la religion naissante qui, elle, s'est écartée du judaïsme pour devenir le christianisme qui n'est pas un judéo-christianisme comme on se plait à le nommer aujourd'hui par souci d'œcuménisme politique et pour faire oublier un passé gênant. Mais ce n'est pas ça l'histoire. Que se serait-il passé si Paul avait dit oui et si juifs et non-juifs étaient restés ensemble dans la nouvelle religion! Paul est celui qui a dit: il n'y a plus ni juif, ni grec, ni esclave, ni homme libre, il n'y a plus d'homme, il n'y a plus de femme, nous sommes tous un en Jésus-Christ. Belle phrase qui devrait plaire aux antiracistes. “L'intolérance” du juif Paul, qui ne pouvait pas prévoir les conséquences de sa décision, sera à l'origine de cette division et les juifs subiront la loi du nombre. Dans l'histoire des hommes, ce sont toujours les plus nombreux qui imposent leurs règles et font l'histoire.
Photini Mitrou
le 20/04/2022 à 20:20
Ala fin des années 90, je suis tombée sur une émission de télé à laquelle était invité Armand Abecassis. Le thème de l'émission: Jésus en tant que phénomène de librairie. Je ne me souviens plus de ce qu'avaient dit les uns et les autres et qui étaient ces uns et ces autres. Mais je me souviens très bien de ce qu'avait dit Abecassis, faiseur de prophète: “Jésus est un prophète juif” (sic!). C'était nouveau. Ca venait de sortir. Pendant 2000 ans, les juifs, à part quelques lettrés, ont ignoré Jésus et pas prononcé son nom (on dit qu'on disait en parlant de lui: “cet homme là”) et d'un seul coup, il devenait un prophète du judaïsme alors que rien dans leurs textes sacrés ne fait mention de lui. Que les juifs cherchent à “récupérer” Jésus, je veux bien puisqu'il est juif mais ce qui me gêne, c'est la manière dont cela est fait. Comme ils ne peuvent pas, sans se déjuger, l'accueillir comme messie, ils en donc fait, à la fin du XXe siècle un prophète alors que les prophètes, cela faisait plus de deux mille ans qu'ils ont disparus. Il n'y a pas que les juifs qui cherchent à récupérer Jésus, les musulmans le font aussi. Seuls les chrétiens ne veulent plus entendre parler de lui qui serait un personnage fictif alors qu'il ne le serait ni pour les juifs, ni pour les musulmans.
Photini Mitrou
le 17/02/2022 à 17:30
“Les dogmes constitués éloignaient les chrétiens des juifs alors qu’à l’origine à l’image de Jésus, Pierre ou Jacques et ceux qu’on appelle les Judéo-chrétiens…” Judéo-chrétiens est un néologisme qui n'a aucun sens dans cette histoire. On ne sait pas comment les disciples du Christ se nommaient. Par facilité de langage, on, les historiens, a pris l'habitude de les appeler, juifs et non-juifs, les nazaréens comme on dit, d'une manière littéraire, le Nazaréen. Le judéo-christianisme est un néologisme inventé à la fin des années 40. On le doit probablement à Jules Isaac (le couple Mallet Isaac de nos livres d'histoire) qui, après la guerre, a beaucoup fréquenté le Vatican préconciliaire. Après le génocide des juifs, il était urgent de redéfinir, ou de définir, les relations entre le christianisme et le judaïsme. Les mots ont un sens et correspondent à une nécessité historique, à un besoin. Les apôtres et les disciples étaient et n'avaient pas besoin de se définier. Le mot “chrétien” est très tardif, il n'a été défini et adopté après la mort du Christ. Aujourd'hui, le mot chrétien n'est plus utilisé sans être précédé du préfixe judéo. C'est un pléonasme car, contrairement à ce que pensent certains, rien dans les Evangiles cache l'origine juive du christianisme. Mais une chose demeure: le christianisme n'a rien à voir avec le judaïsme, même si on parle de judéo-christianisme. D'ailleurs, le judéo-christianisme ne fonctionne que dans un sens.
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