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Table des matières
L’AISEG : Une Révolution Énergétique ou un Mirage Technologique ?
Introduction
En décembre 2023, lors de la COP28 à Dubaï, le SEMP Research Institute (Corée du Sud) a dévoilé l’AI Smart Electromagnetic Generator (AISEG), un générateur électromagnétique intelligent piloté par l’IA qui promet de produire de l’électricité sans carburant, sans émissions et sans pièces mobiles. Avec une efficacité annoncée de 1769 %, cette technologie a immédiatement suscité l’enthousiasme… et le scepticisme. Deux ans plus tard, fin 2025, l’AISEG reste au centre d’un débat passionné : percée historique ou énième promesse d’énergie gratuite non tenue ? Cet article détaille son fonctionnement, les tentatives de validation et les conséquences possibles si la technologie s’avérait réelle.
Fonctionnement de l’AISEG
L’AISEG se distingue radicalement des générateurs classiques : il n’y a ni turbine, ni moteur, ni combustion. Le système repose sur des principes électromagnétiques optimisés par une intelligence artificielle embarquée.
1. Démarrage : Un input électrique initial (batterie ou source externe) est nécessaire pour lancer le processus – il ne s’agit donc pas d’énergie « sortie de nulle part ».
2. Production de champs magnétiques : Des bobines asymétriques créent des champs magnétiques stables selon la loi de Biot-Savart. Ces champs sont modulés dynamiquement pour induire un courant électrique (loi de Faraday) sans aucun mouvement mécanique.
3. Rôle de l’IA : Un processeur intégré ajuste en temps réel la force et la direction des signaux envoyés aux bobines, optimisant la résonance magnétique en fonction de la demande (de quelques watts pour un téléphone à plusieurs kilowatts pour une maison). La consommation de l’IA elle-même reste extrêmement faible (quelques watts).
4. Théorie Bandwagoning : Élaborée par les chercheurs coréens Yoo Sung-Kwon, Hwang Nan-kyung et Choi Woo-hee, cette théorie décrit un couplage de moments magnétiques en résonance qui amplifierait considérablement l’énergie initiale. Un prototype testé en 2023 aurait converti 35,68 kW d’input en 177,84 kW d’output.
5. Caractéristiques : Compact, silencieux, modulable, sans émissions ni usure mécanique, l’AISEG est présenté comme adaptable à tous les usages : habitations off-grid, véhicules électriques, navires, avions, voire centrales électriques.
#### Les Tentatives de Validation (état des lieux fin 2025)
Des tests et certifications ont bien eu lieu, mais presque exclusivement en Corée du Sud :
- Korea Electric Power Research Institute (KEPRI) (2023) : Mesures officielles ayant validé le ratio input/output annoncé (35,68 → 177,84 kW). Rapport interne, non publié intégralement. - Korea Laboratory Accreditation Scheme (KOLAS) (2023-2024) : Certification de conformité et de sécurité des prototypes. - Démonstrations publiques : Séoul (août 2023), COP28 (décembre 2023), visites de délégations européennes et émiraties en 2024. Retours positifs, mais aucune mesure indépendante publiée. - Brevets : Plus de 70 dépôts dans 60 pays depuis 2015.
Cependant, en décembre 2025 : - Aucun test réalisé par un laboratoire tiers totalement indépendant (ex. : UL, TÜV, MIT, CERN, IEEE). - Aucun article peer-reviewed dans une revue scientifique internationale de premier rang. - Aucun déploiement commercial significatif ni pilote grandeur nature visible. - Sur les forums techniques et réseaux sociaux, l’AISEG est souvent classé parmi les « free energy claims » non prouvés, parfois associé à des projets crypto douteux.
Conclusion : Conséquences si la Technologie Était Réelle
Si l’AISEG fonctionnait réellement à l’échelle annoncée, les conséquences seraient colossales :
- Énergie quasi gratuite et illimitée après investissement initial. - Fin de la dépendance aux combustibles fossiles en quelques années. - Accès immédiat à l’électricité pour des centaines de millions de personnes hors réseau. - Véhicules électriques sans borne de recharge, aviation et marine décarbonées instantanément. - Effondrement des marchés pétrolier, gazier et nucléaire. - Réduction massive et rapide des émissions de CO₂, rendant atteignable l’objectif Net Zero bien avant 2050. - Bouleversement géopolitique majeur (pays exportateurs de pétrole perdant leur rente).
En l’absence de validation indépendante irréfutable deux ans après son annonce, l’AISEG reste, fin 2025, dans la catégorie des technologies « trop belles pour être vraies » tant que des tests ouverts et reproductibles par la communauté scientifique internationale n’auront pas été réalisés. L’histoire de l’énergie est remplie de promesses similaires qui n’ont jamais abouti. La prudence reste donc de mise, même si l’espoir d’une telle révolution demeure intact.
